Interview de Fred Poulet
Auteur-compositeur-interprète mais aussi romancier et réalisateur, Fred Poulet occupe une place très particulière sur la scène rock française. Il est de l’aventure Rejouer Figure Imposée parce que Bashung, parce que Jacquemin, parce que ça ne pouvait pas être autrement.
Vous voir sur un projet autour de Bashung semble assez naturel, ça l’était pour vous aussi ?
En un sens oui. Je connais Pascal depuis longtemps, c’est mon beau-frère, ça ajoute à l’histoire. En 1983, il jouait avec Bashung que je vénérais, il avait pris ma sœur, tout ça était assez héroïque. Alors oui, me retrouver sur ce projet avec lui quarante ans plus tard, c’est très joli je trouve.
Quelle place a tenu Alain Bashung dans votre vie d’homme et d’artiste ?
Immense. Dans les années 80, je désespérais du rock français et tout à coup, ce mec-là débarque. Pour moi c’était énorme J’ai découvert Roulette russe avant qu’on y intègre Gaby, pour vous dire que je suis de la première heure, et ça a été une révélation. Et puis, il y a eu Play blessures…
Play blessures a pourtant été un échec…
Ce ne serait pas le premier disque qui n’a pas marché et que je tiens pour un monument. À cette époque-là, je sors de la New wave et j’ai une passion déjà pour Alan Vega et Suicide, alors forcément, avec son côté sombre, Play blessures me parle tout de suite.
Et Figure Imposée ?
Pour moi, c’est un album très particulier, d’abord parce qu’il vient après Play blessures que j’adorais et puis c’est le beau-frère qui l’a écrit donc je ne peux pas l’écouter de façon neutre, mais il y a tout Bashung dedans. C’est un disque charnière, avec une vraie force d’évocation. Ce que j’aime chez Bashung c’est ça, son goût de l’évocation. Il fait partie de ces chanteurs qui donnent un sens à ce qu’il chante par évidence phonétique. Ce ne sont pas seulement des jeux de mots.
Vous n’allez pas seulement interpréter un titre (Poisson d’avril) dans Rejouer Figure Imposée, vous allez aussi scénographier le spectacle…
Ce ne sera effectivement pas seulement un concert, mais un spectacle. J’ai fait un film d’un petit quart d’heure à partir d’images d’archives de l’époque qui donnera une couleur à l’ensemble.